Une étude menée par l’Université de Californie à Davis en collaboration avec plusieurs institutions de recherche montre que l’ajout d’algues rouges dans l’alimentation des vaches laitières permet de réduire efficacement les émissions de méthane. Publiée dans la revue Microbiome, cette recherche révèle le mécanisme d’action des algues rouges sur le microbiote intestinal des vaches.

Les chercheurs ont administré un additif à base d’algues rouges du genre Asparagopsis et observé qu’il modifiait l’expression génétique des micro-organismes du rumen. Les données expérimentales montrent que les vaches ayant reçu des algues rouges ont réduit leurs émissions de méthane de 60 %, augmenté leur production d’hydrogène de 367 % et amélioré leur efficacité de conversion alimentaire de 74 %. Le responsable du projet, le professeur Matthias Hess, précise : « Cela est important car un excès d’hydrogène peut provoquer une acidose ruminale, nuisible à la santé de l’animal. Au contraire, ces micro-organismes utilisent l’hydrogène pour le convertir en acide succinique, que l’animal peut ensuite transformer en protéines. »
L’équipe a réussi à reconstruire le génome complet de Duodenumsporobacterium, une bactérie jouant un rôle clé dans la consommation d’hydrogène. Spencer Diamond, chercheur principal à l’Institut de génomique innovante, déclare : « Cette étude nous aide à mieux comprendre comment d’autres micro-organismes naturellement présents dans le rumen détournent l’hydrogène des archéobactéries méthanogènes vers des bactéries susceptibles d’améliorer l’efficacité de production animale. » Cette découverte fournit une base théorique pour la construction de nouveaux microbiotes.
L’expérience a porté sur huit vaches divisées en deux groupes : le groupe expérimental a reçu pendant 14 jours consécutifs des algues rouges mélangées à l’alimentation classique. L’analyse des échantillons de liquide ruminal a montré que les algues rouges régulent l’activité des enzymes clés des méthanogènes tout en favorisant l’utilisation de l’hydrogène par des micro-organismes non méthanogènes. Cette réorganisation du microbiote limite la production de méthane tout en évitant l’accumulation excessive d’hydrogène préjudiciable à la santé du bétail.
Cette recherche apporte un soutien scientifique au développement de nouveaux additifs alimentaires à base d’algues rouges. En optimisant la structure du microbiote intestinal des vaches laitières, il est possible d’atteindre simultanément la réduction des gaz à effet de serre dans l’élevage et l’amélioration de l’efficacité d’élevage.













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