L’Université nationale de recherche polytechnique de Perm (PNRPU) a réussi à développer le premier prototype mondial d’un analyseur portable capable d’évaluer la durée de vie restante des huiles lubrifiantes industrielles directement dans les ateliers, en utilisant seulement quelques gouttes (0,15 à 0,2 millilitre) d’huile pour effectuer le test. L’article correspondant a été publié dans le journal PNRPU Bulletin: Chemical Technology and Biotechnology, dans le cadre du programme stratégique de leadership académique « Priorité 2030 ».

Dans la production industrielle, le contact direct entre les pièces métalliques en mouvement peut provoquer des ruptures, des rayures ou des éclatements. C’est pourquoi des graisses plastiques lubrifiantes sont utilisées pour éviter le contact direct, dissiper la chaleur et former une barrière contre l’humidité. La qualité des lubrifiants dépend de nombreux paramètres tels que la densité, la viscosité et la résistance, qui doivent être testés en laboratoire avant utilisation. Cependant, les équipements de test existants sont coûteux, complexes à utiliser et principalement conçus pour analyser des matériaux « purs » et neufs, nécessitant au moins 10 millilitres de produit par test, sans permettre l’évaluation des lubrifiants déjà utilisés en production.

Les scientifiques de l’Université polytechnique de Perm ont développé un système portable innovant capable de tester une très petite quantité de lubrifiant directement prélevée sur une unité de frottement en fonctionnement. Cet appareil simule le frottement des pièces, enregistre le temps d’usure du film lubrifiant pour déterminer si le lubrifiant a atteint la fin de sa durée de vie. Son design est simple et compact, fonctionnant en testant une petite quantité de lubrifiant entre un échantillon cylindrique rotatif et une plaque fixe, avec une charge réglable et mesurable. L’expérience se poursuit jusqu’à l’apparition d’un anneau gris d’oxydation ou d’un phénomène de « blocage », en enregistrant le temps que le matériau supporte la charge.

Les scientifiques ont effectué 150 expériences sur le lubrifiant Litol-24, largement utilisé dans l’industrie, en testant à la fois des lubrifiants neufs et usagés. En traçant des courbes de dépendance, ils ont pu suivre les variations de qualité du matériau. Après vieillissement, le temps de solidification du lubrifiant diminue et la forme de la courbe change, permettant d’évaluer son degré d’usure et ses performances restantes.

Comparé aux systèmes similaires, le nouveau système de test d’usure de l’Université polytechnique de Perm réduit de 98 % la quantité de lubrifiant nécessaire, tout en maintenant la précision de l’analyse, avec un coût et une intensité de travail moindres. Cette méthode pourrait devenir un outil industriel incontournable pour prévenir les pannes et optimiser les plans de maintenance.