Les chercheurs du laboratoire de matériaux photoniques et dispositifs à fibres (FIMAP) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont réussi à développer une fibre de capteur électronique basée sur un mélange de métal liquide, fonctionnant normalement même étirée à plus de 10 fois sa longueur initiale, offrant une percée pour les textiles intelligents, les équipements de réhabilitation et la robotique souple. L’équipe a combiné un alliage indium-gallium (métal liquide non toxique) avec un élastomère par un procédé de tirage thermique, créant des fibres de capteurs avec des zones conductrices finement contrôlées, résolvant le conflit entre flexibilité et fonctionnalité des matériaux électroniques traditionnels.

Le responsable du laboratoire, Fabien Sorin, a souligné que les dispositifs électroniques traditionnels, rigides ou fragiles, sont difficiles à intégrer dans les textiles ; le procédé innovant de l’équipe, par chauffage et étirement de préformes, permet d’ajuster le diamètre des fibres au millimètre tout en maintenant une structure conductrice tridimensionnelle. La doctorante Stella Laperrusaz a expliqué que les micro-gouttelettes formées par le mélange métal liquide-élastomère s’activent par cisaillement lors de l’étirement, permettant un contrôle précis des zones conductrices. Les tests montrent que ces fibres conservent une sensibilité élevée sous étirement extrême, surpassant nettement les autres technologies nécessitant un compromis entre performances électriques et flexibilité.
Pour valider les applications, les chercheurs ont intégré les fibres électroniques dans un support de genou, mesurant avec succès les angles de flexion et la démarche lors de la marche, course et saut. Sorin a souligné la forte scalabilité de la technologie : à l’avenir, une production à grande échelle pourrait intégrer des fibres sur des kilomètres de tissu pour fabriquer des vêtements portables, des prothèses souples ou des capteurs de membres robotiques.














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